Citronium fait une pause.
La raison est simple, et je ne fais que mettre en application l’engagement que j’avais longuement détaillé ici : arrêter Citronium si celui-ci n’atteignait pas son objectif en termes d’abonnés payants.
Quand j’ai lancé la nouvelle offre le 3 décembre dernier, j’avais indiqué que je fixais comme horizon fin janvier 2022 pour décider de poursuivre ou pas. L’objectif était d’avoir atteint entre 300 et 400 abonnés payants, ou au moins de sentir une tendance forte dans ce sens, ou d’arrêter les frais.
On est loin de l’objectif. Très loin. Après un frémissement suite à cette annonce et quelques poignées de nouveaux abonnements dans les semaines qui ont suivi, la tendance ne s’est pas confirmée, et Citronium plafonne aujourd’hui à seulement un peu moins d’une centaine d’abonnés payants.
Et surtout, plus un seul nouvel abonnement payant depuis mi-décembre. Vous l’aurez compris, la messe est dite, et je ne suis pas du genre à m’acharner. D’autant que côté gratuit, le nombre d’abonnés plafonne depuis près d’un an à 4000. Cela ne progresse plus de ce côté-là non plus, car les nouveaux abonnements ne compensent pas les désabonnements, en gros les deux s’annulent. Dans ces conditions, pas besoin d’attendre fin janvier.
Il faut donc savoir tourner la page et se retirer sur la pointe des pieds en saluant et remerciant son public.
Bon, tout n’est pas raté. Réunir 4000 abonnés fidèles avec un taux d’ouverture hebdomadaire oscillant entre 35 et 40% est déjà assez satisfaisant, mais cela ne suffit pas. Il fallait soit que les abonnements payants soient plus nombreux, soit rester en 100% gratuit mais dans ce cas atteindre au moins 20 000 abonnés pour commencer à peser auprès des annonceurs et des marques. Bref, avoir un semblant de début d’influence. C’est important l’influence, à défaut de revenus. Et le modèle publicitaire n’était pas celui que je souhaitais au final.
L’eldorado des newsletters existe peut-être, mais il concerne une infime portion de ceux qui s’y frottent, et les infolettres payantes qui fonctionnent en France doivent se compter sur les doigts d’une main, à la louche. La croissance organique ne suffit pas, il faut un vrai plan de bataille avec un budget pour acheter de l’audience, ce que je n’ai pas fait car je n’en avais pas envie. J’ai toujours pensé que dans le monde éditorial, on ne pouvait pas forcer l’attrait des gens car ce n’est pas durable. Soit on vous aime naturellement, soit il faut faire autre chose.
Il se confirme aussi qu’il est très difficile dans ce pays (et même peut-être en Europe) de développer et pérenniser un modèle économique fondé sur l’abonnement à des contenus payants, en partant de zéro, et sans une équipe éditoriale – et donc avec les reins très solides financièrement – mais cela on le savait déjà.
Alors on me dira peut-être que j’aurais pu attendre encore un peu que la mayonnaise prenne, publier quelques hors série et voir. Mais je sais par expérience que cela aurait été reculer pour mieux sauter. Quand la dynamique n’est pas là il y a peu de chances que cela prenne avec juste quelques semaines de patience en plus. Et c’est aussi beaucoup d’énergie pour un résultat plus qu’incertain.
L’avantage avec cette aventure c’est que je sais aujourd’hui ce qui ne marche pas, et donc, en creux, ce qui marche. Après 4 ans j’ai accumulé une expérience et une connaissance du secteur qui me serviront, et qui serviront surtout aux clients avec lesquels je travaille.
Alors, terminus pour Citronium ? Oui et non.
La formule que vous connaissez a vécu, c’est sûr, et c’est donc son dernier numéro. Mais je ne ferme pas la porte. Je pense que je publierai ici épisodiquement en fonction de mon humeur et de l’actualité. J’y partagerai en mode fourre-tout des réflexions personnelles, des infos, mes annonces de webinaires et de formations, peut-être des brouillons d’un bouquin que j’aimerais écrire sur 15 ans de web, de blogging, d’entrepreneuriat, et de vie avec la tech, je ne sais pas encore. Et si vous ne vous désabonnez pas, vous recevrez ces publications par email.
Comme je l’avais indiqué, je vais procéder au remboursement de tous les abonnés payants au pro-rata de leur abonnement en cours. Laissez-moi quelques jours, je dois regarder comment procéder avec Stripe, faire les calculs cas par cas, etc. Si vous ne souhaitez pas être remboursé, dites-le moi, c’est pas une question de pognon de mon côté mais ça allégera un peu le processus.
Un dernier truc : je ne suis pas triste ni déçu, c’est juste une page qui se tourne après quelques années où j’ai adoré faire Citronium, avec la petite pression du bouclage du vendredi qui faisait que je ne voyais pas passer les semaines. Je ne vous cache pas que c’est aussi un soulagement, et que je vais pouvoir souffler un peu, en me demandant ce que je vais bien pouvoir faire de mes vendredi et de tous ces moments de veille n’importe où n’importe quand les autres jours. Peut-être tester la semaine de 4 jours ?
Pas sûr car d’un autre côté mes activités de conseil me prennent à plein temps, et notamment mon implication avec l’un de mes clients, une superbe boîte avec laquelle ma collaboration va se renforcer et s’étendre en 2022, sur divers sujets passionnants et tellement d’actualité.
Il me reste à vous remercier de m’avoir accompagné dans ce périple, et surtout remercier toutes celles et ceux qui ont opté pour l’abonnement payant, me témoignant un soutien, et surtout une confiance, qui resteront gravés dans mon cœur (j’ai les noms) 🙂
En attendant vous pouvez retrouver mes chroniques sur Automobile Propre et l’actu temps réel de la voiture électrique sur Electromobiliste.