Quand le passe sanitaire révèle certains travers.

Passe sanitaire

Même si on est vacciné et que l’on a bien pris soin de récupérer son passe sanitaire, par exemple en scannant son QR code dans l’app TousAntiCovid, il n’est pas illégitime de s’interroger sur certains aspects de son utilisation. Par pudeur, on appellera cela des effets de bord.

De quoi s’agit-il ?

À l’occasion de ces dernières vacances estivales, j’ai noté quelques comportements qui m’ont surpris. C’est tout d’abord cette hôtesse au sol à l’aéroport de Lyon, qui, lors de l’enregistrement des bagages, m’affirme haut et fort que mon cycle vaccinal n’est pas terminé car “il faut 1 mois après l’injection AstraZeneca” pour que le passe soit valide, et que je suis seulement à trois semaines. J’ai beau lui expliquer qu’avec AstraZeneca ce n’est pas 1 mois mais 15 jours, elle ne veut rien savoir, s’énerve, et appelle je ne sais qui pour vérifier, alors que je lui glisse sous les yeux les délais de chaque vaccin figurant sur… le carnet de voyage que sa boîte nous a fourni. Elle finit par l’admettre, pas très fière, mais le gag aura grandement retardé la file à l’embarquement. Pour rien. Ou plus exactement, pour excès de zèle. Multiplie cela par des centaines de passagers et étonne-toi ensuite que les vols aient du retard.

Même cirque au retour, où l’hôtesse au sol exige de vérifier notre nombre d’injections (!) Comme elle ne voit qu’une injection (j’ai eu le Covid il y a 8 mois), elle commence à faire la grimace, puis finit par nous laisser passer.

Les petits caporaux de la santé publique

Deux anecdotes peut-être isolées, mais assez représentatives du fait qu’avec la paranoïa induite par cette pandémie et l’introduction du passe sanitaire, certains ne peuvent s’empêcher de s’ériger en petits caporaux de la santé publique. Dans les deux cas cités, les personnes concernées sont en faute car elles n’ont absolument pas à s’ingérer dans notre vie privée. J’ai mon passe, il est valide (ou pas), point barre. À aucun moment on est censé me demander davantage, et notamment si j’ai eu le Covid ou pas. D’ailleurs cela ne figure pas sur le passe quand on affiche l’onglet “Frontière”. Juste : valide ou pas. Je m’en fous, mais question de principe, dans une société où l’on nous répète du matin au soir que nos données privées sont sacrées et doivent être sanctuarisées.

Autre trou dans la raquette, lorsque l’on utilise le passe sur le territoire français, par exemple pour aller au restaurant, on est censé activer l’onglet “Activité”, qui est très peu bavard puisqu’il n’affiche que notre nom et le QR code. Très bien. Sauf que je me suis amusé à installer l’application TousAntiCovid Verif, réservée aux professionnels pour scanner les passes, afin de la tester. Et là j’ai eu la surprise de constater que sur l’écran s’affichent non seulement le nom et prénom de la personne, mais également sa date de naissance. Rien de très intrusif, mais pourquoi la date de naissance ? Quel intérêt ? Et pour qui ? Et pourquoi cette différence entre ce qu’affiche notre passe et ce que voient ceux qui le scannent ? On me répondra que c’est une donnée indispensable pour contrôler l’identité. Dans ce cas si l’on veut être logique, on devrait avoir un troisième onglet “Police”, avec toutes les données requises, auquel n’auraient pas accès les autres. Encore une fois personnellement je m’en fous, mais l’âge peut pour certains être une donnée sensible.

Côté positif, j’ai eu à présenter mon passe plusieurs fois ces derniers jours (café, resto, centre commercial… ) et ça m’a pris à chaque fois à peu près une seconde, dans la bonne humeur, avec sourires en prime.

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Télégrammes

La déception du mois : Edward Snowden est un con.

Salesforces se prend pour Netflix en lançant une plateforme de vidéos à destination des professionnels. Une idée remarquable et probablement un petit séisme à venir dans le BtoB, dont on ne mesure peut-être pas encore vraiment l’impact.

422 plaintes contre les boîtes qui violent la législation sur les cookies. Tu avais sûrement remarqué qu’il est souvent beaucoup plus facile de les accepter que de les refuser. C’est bien le problème.

Facebook aide à prédire la circulation du COVID-19. C’est plus facile que de tracer les fake news apparemment.

Ironie : alors qu’il est souvent reproché à Google de ne pas payer assez d’impôts en France, le fisc va utiliser Google Maps pour identifier les fraudeurs.

Pendant ce temps, LinkedIn déploie la vidéoconférence directement à l’intérieur de son site et de son app, bye bye Zoom et compagnie.

Tu aimes le marketing digital ? Tu vas adorer le marketing spatial. Ah non ? Bon.

Tu veux que ta boutique se remarque ? Engage ce créateur, c’est fou !

Les robots de Boston Dynamics montrent encore leurs capacités physiques. Ou pas. Je ne sais pas pourquoi, je préfère la deuxième vidéo, elle serait presque touchante. D’ailleurs tu remarqueras que même dans les gamelles, la gestuelle est toujours très proche de celle de l’humain.

Tu es plutôt greenwashing ou greentrolling ?

On s’en fout, Twitter va présenter son 4867ème dispositif pour lutter contre les fake news. On y croit tellement HAHAHA. Bref, tous aussi faux culs.


À la petite semaine

Les 12 salopards

Selon un rapport d’une ONG américaine, 65% des fausses informations sur le Covid proviendraient de seulement 12 personnes, suivies par 59 millions d’internautes. Douze super-contaminateurs clairement identifiés, parmi lesquels on trouve entre autres le neveu de l’ancien président John Kennedy. Je crois que l’on peut parler d’influenceurs à un niveau (de connerie) intersidéral.

Sigles, sex an sun

Encore en vacances ? Un petit jeu à l’ancienne qui va te rendre incollable sur les différents sigles qui rythment notre quotidien. Le Siglotron te propose des sigles dont tu dois donner la signification exacte dans un temps imparti. Si tu vas dans la mauvaise direction, tu es averti au fil de la frappe. J’étais persuadé de savoir ce que signifiait ANSM, j’avais tout faux, je suis tout vexé.

La grosse augmentation

Humain augmenté ou humain réparé ? Es-tu prêt pour le transhumanisme à la sauce Musk ? Connecter et faire interagir le cerveau humain (ou animal) avec un ordinateur n’est pas un truc totalement nouveau, mais comme souvent avec tout ce qu’il touche, Elon Musk et son entreprise Neuralink poussent le bouchon un peu plus loin. Avec en point de mire des applications pratiques pour la vie de tous les jours, pour nous rendre plus performants, ou tout simplement pour nous soigner. Après, il ne faudra pas craindre de se faire un peu triturer le cerveau.

En Afghanistan, une photo peut en cacher une autre

Tu as peut-être vu passer cette photo un peu surréaliste montrant l’intérieur d’un avion-cargo américain rempli de personnes fuyant l’Afghanistan après la prise de Kaboul par les talibans, entre une séance à la salle de gym et un tour d’auto-tamponneuse. En fait, si l’image est vraie, elle a dans certains cas été remplacée par une autre, très ressemblante, mais datant de 2013, et prise en Indonésie. On se doute bien que ce genre d’évènement ouvre la porte à tous les fakes, et celui-ci n’est pas le pire. Mais on se demande quel est l’intérêt de faire cela, et on comprend aussi à quel point il est facile de tromper le monde avec une seule image. C’est vrai, on dirait un vol Ryanair.

Michel-Ange Kenobi

La saga Star Wars est une œuvre qui traversera probablement les siècles au même titre que certains chefs-d’œuvre de l’art pictural. Pourquoi alors ne pas mixer les genres ? C’est ce qu’a osé faire un artiste digital, Scadarts, avec certaines peintures de Michel-Ange, Van Gogh et autres illustres génies, dans lesquelles il incruste des personnages de la saga de George Lucas, qui semblent parfois se demander ce qu’ils font là.

Les VTubeurs, ces Youtubeurs avec filtre

On connaissait les influenceurs virtuels d’Instagram, ces icônes créées de toutes pièces et n’ayant aucune existence réelle. Il y a aussi les VTubers. Ces Youtubeurs virtuels en provenance du Japon sont d’un genre quelque peu différent puisqu’il s’agit de personnes bien réelles qui créent un personnage manga grâce à l’animation en 3D. Elles se filment ensuite avec leur nouvelle apparence, comme avec un filtre Insta ou Snap. L’intérêt ? On a du mal à voir, à part surfer sur la tendance manga et attirer des marques pour devenir à leur tour des influenceurs. La France n’est pas épargnée par le phénomène, avec des VTubers comme AngelVayuu ou Ponoki Chan.

Les yachts de super riches, gros pourvoyeurs d’emplois

Allez, c’est encore un peu les vacances, avec leur lot de ciel azur, de sable fin et de gros bateaux de milliardaires. Des embarcations qui représentent un véritable écosystème fait de… drogues, caviar et prostituées. La belle vie en somme. Si tu veux en savoir plus sur les secrets qui se cachent derrière ces baleines de métal et de verre, rien de tel qu’une incursion racontée par un gars de la marine (un gars de la narine ?) qui a bossé à bord, et qui décrit ce qu’il a vu avec moult détails. N’essaie pas de reproduire ça chez toi.

Les porte-clés de l’apocalypse

Le type d’histoire, qui dans de mauvaises mains, peut se transformer très vite en thèse complotiste pour certains esprits un peu naïfs. Mais dont le fondement repose sur une réalité. Sept personnes détiennent les clés d’internet, ou plutôt les codes ainsi qu’une clé physique pour protéger et sécuriser une fonction liée à la correspondance des noms de domaine via les DNS. De là à imaginer une sorte de société secrète dont les membres vêtus de toges et masqués par des cagoules pointues régneraient sur l’avenir du monde…


La bonne adresse

La Chine est l’usine du monde, dit-on. Et accessoirement le pays d’origine de TikTok. Il n’en fallait pas plus pour que ces deux univers se rencontrent et qu’une tendance se crée : celle des vidéos virales montrant la fabrication de produits de consommation sur des chaînes industrielles. Le hashtag #factory regorge de ces vidéos qui à l’origine étaient réalisées et publiées par les ouvriers eux-mêmes, mais dont certaines sont désormais prises en charge par des agences spécialisées dans le marketing digital et l’influence. Une autre forme de soft power en provenance de l’Empire du Milieu.

De quoi je me mêle ?
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