On range Apple et Facebook dans la même catégorie, celle des GAFA. Alors que les deux entreprises sont totalement différentes culturellement.

Apple

La guerre larvée – et même ouvertement déclarée depuis quelques jours – par Facebook contre Apple m’évoque un peu celle du vice contre la vertu. Ou celle du bonimenteur contre l’artisan. Vus de loin, les GAFA et les empereurs de la Silicon Valley (qui sont en gros les mêmes) donnent l’impression de constituer un bloc fait de connivences, de culture et d’intelligence commune, dont l’intérêt partagé est bien plus fort que certaines petites dissensions. En réalité il se pourrait bien qu’il n’en soit rien, et que cette unité de façade cache de profondes divergences. Car certains ne peuvent simplement pas se blairer. C’est le cas entre Facebook et Apple, qui savent travailler main dans la main quand il s’agit d’aborder des questions techniques, mais qui n’ont absolument rien en commun.

Ceci est un intertitre

Apple est une entreprise avec une aura extraordinaire, produisant des produits emblématiques, avec laquelle la plupart des clients ont une relation affective forte, et dont les communautés de fans, même si elles sont moins actives depuis la disparition de Steve Jobs, sont toujours vivantes. Facebook, a contrario, est un machin dont tout le monde se sert parce que c’est juste utile, mais qui ne suscite aucune passion, aucun affect (vous connaissez des groupes de Facebook fanboys ?) et qui de surcroît se retrouve au contraire souvent empêtré dans des polémiques quelque peu fangeuses.   La différence ? Apple fabrique des produits, et les vend (cher) à des clients. Son fonds de commerce n’est pas la donnée de ses acheteurs, qu’il protège farouchement, mais l’amour du travail bien fait sur des produits hautement désirables. A contrario, Facebook n’a pas de clients mais des utilisateurs (un peu comme une administration), et vend leurs données. Et ne fabrique rien.

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Apple, l’artisan le plus riche du monde ?

En fait, Apple, malgré sa capitalisation de 2000 milliards de dollars qui en fait désormais l’entreprise la plus riche du monde, reste… un artisan, et un créateur. Un joaillier ou un ébéniste de la Tech. La seule différence avec celui de votre quartier est qu’il a juste un peu plus de clients. Facebook, malgré ses 2 milliards de membres, reste juste un trader en données, une grosse régie publicitaire. Une plateforme utile, certes, mais qui ne fera jamais rêver personne. Maintenant, la question à cent balles : si tu devais te passer de l’une de ces deux choses définitivement, tu te débarrasserais de ton iPhone ou de ton compte Facebook ? Il n’y a pas de piège, et la question n’est pas si vite répondue.

Le bonimenteur et l’artisan