La presse française a été subventionnée à hauteur de 666 millions en 2020, mais réclame encore des sous à Google, procès à l’appui.

braquage pistolet

L’Autorité de la concurrence a infligé une amende de 500 millions d’euros à Google en regard de « l’exceptionnelle gravité » des manquements de la firme américaine à ses obligations. Il s’agit de la plus grande amende pour non-respect d’une décision prononcée par l’Autorité de la concurrence française.

Qu’est-il reproché à Google ? J’en avais déjà parlé ici, et j’ai souvent évoqué l’aberration que représente à mes yeux cette histoire surréaliste de “droits voisins”. Pour te la faire courte, les droits voisins en matière de presse en ligne doivent permettre une rémunération des éditeurs de presse pour la reprise de certains de leurs contenus par les grandes plateformes. Pour la faire encore plus courte, il s’agit pour Google de payer (oui, payer) les éditeurs de presse pour faire des liens vers leurs sites quand ceux-ci sont mentionnés dans Google Actualités ou Discover.

Un joli tour de passe-passe des éditeurs de presse

On se demande par quel tour de passe-passe les trois organismes plaignants (Syndicat des éditeurs de la presse magazine, l’Alliance de la presse d’information générale et l’Agence France-Presse) ont réussi à convaincre Bruxelles qu’il était normal de payer pour faire des liens et renvoyer du trafic, mais le lobbying a dû être un modèle du genre, et mériterait certainement de faire l’objet d’une masterclass à Sciences Po.

Donc, pour résumer, la presse française, subventionnée à hauteur de 666 milions d’euros en 2020 (ne rigole pas, c’est avec ton pognon hein), exige en plus que Google, qui lui apporte des blindes de trafic, des apps gratuites pour y accéder sans qu’elle ait à payer de frais de distribution, et une visibilité hors pair, paie pour tout cela.

C’est un peu comme si un commerçant demandait au centre commercial qui l’héberge, non seulement de ne pas lui payer de loyer, mais en plus de lui reverser une part de son CA indexée sur le nombre de clients qu’il lui envoie. Ou comme si Amazon te payait pour ta boutique sur sa marketplace, et ne prenait pas de commission sur tes ventes. On pourrait multiplier les exemples surréalistes à l’infini.

On se demande vraiment qui est le prédateur dans cette affaire insensée.

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Télégrammes

Le Netflix du jeu vidéo sera signé Netflix. C’est plus simple comme ça, quand ça ne sort pas de la famille.

TikTok se porte bien, merci.

Pendant ce temps, le copier-coller, qui n’a pas tellement évolué depuis 1453, va se refaire une beauté.

Et Twitter met déjà fin à ses stories maison, les fleets, dans l’indifférence générale, comme à leur lancement. Comme quoi une recette qui peut faire la gloire d’un réseau social peut n’avoir aucun sens sur un autre. À méditer.

Dans le registre “empruntons une bonne idée ailleurs et voyons si ça marche”, YouTube déploie ses shorts (vidéos courtes verticales) dans plus de 100 pays.

Par contre la messagerie privée normalement ça marche partout, y compris chez Clubhouse.

J’en parle dans l’édito, Google se prend une douille par la petite mafia de la presse tricolore. Si Google se fâchait vraiment et fermait Google Actus et Discover, on verrait alors qui verserait des larmes…

Cela dit, WhatsApp et Facebook sont aussi dans le collimateur, et cette fois certainement pour de meilleures raisons.

Et le carton de la semaine est attribué à Vite Ma Dose et Doctolib. Je serais médecin, labo ou pharmacien je demanderais des droits voisins.

Au cas où tu aurais l’idée, mais je sais que tu n’es pas comme ça.

Meilleure montre connectée, avec son cadran au réalisme bluffant. Dommage que la longévité de la batterie et une mauvaise compatibilité avec iOS (l’ennemi juré) gâchent un peu le tableau.

D’ailleurs, non seulement Apple n’est pas premier sur le marché du smartphone, mais il n’est également plus deuxième.

Windows sur iPad de la façon la plus simple et officielle du monde, avoue tu n’étais pas prêt.

Et le foot sur Amazon à 19 balles par mois, tu étais prêt ?

On s’en fout, Richard Branson n’est jamais allé dans l’espace.


À la petite semaine

Le silence est d’or

Dans la Start-up Nation on a beau être cool, jeune, riche et décontracté, on n’en oublie pas pour autant les méthodes de management de l’ancien monde, à commencer par un goût certain pour l’omerta, en tout cas appliquée aux collaborateurs. Silence qu’on achète pour qu’ils ne ternissent pas une réputation en étant trop bavards sur certaines pratiques. Quitte à utiliser des méthodes parfois discutables.

Continuer la lecture :  Repose en paix, BuzzFeed News. Qui sera le suivant ?

Inculture numérique

Le numérique ne laisse pas sur le bord de la route que certaines catégories de personnes comme les chômeurs ou les seniors. Il y a d’ailleurs – et heureusement – des personnes âgées qui se débrouillent très bien avec internet. Quant aux chômeurs, les classer dans la catégorie “illettrés du numérique” n’a absolument aucun sens. Cependant, selon les usages, les services et les périodes de la vie, nous sommes près de 67 millions d’illettrés potentiels face au numérique.

Se payer de mots

Nous l’avions déjà vu ici récemment, les Français seraient selon cette étude de plus en plus disposés à payer pour des contenus numériques, tournant le dos à la lassitude du modèle gratuit avec publicité. Les médias arrivent en bonne place derrière la TV/VOD et la musique. J’ignore ce que valent ces sondages mais j’ai parfois des doutes sur la sincérité des réponses, a fortiori quand on voit les difficultés que rencontrent justement les producteurs et créateurs de contenus sur internet à convaincre leur audience à passer sur un abonnement payant.

Amérique vs. Google

Google pas si fair-play ? L’image de géant cool et ouvert de Google sortira probablement encore un peu plus écornée de ce procès que lui intentent pas moins de 36 états américains pour position dominante. La firme de Mountain View est entre autres accusée d’avoir voulu dézinguer le magasin d’applications Samsung disponible sur les téléphones Android de la marque. Le plus étonnant dans cette plainte contre Google est peut-être le fait qu’elle émane d’organisations de son propre pays, surtout quand on connaît le patriotisme économique qui est généralement de mise chez Uncle Sam.

Générations applications

Quelles sont les applications mobiles les plus utilisées, selon que l’on soit millénial ou boomer (ou entre les deux) ? La plateforme spécialisée App Annie vient de publier son étude annuelle State of Mobile 2021, par app et par pays. Où l’on apprend que chez nous, les 25-44 ans ont un faible pour l’app de… la CAF.

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Le Japon entre high-tech et low-tech

Tu pensais que la France était championne de la frilosité, voire d’une certaine réticence à l’égard de l’innovation et des nouvelles technologies ? Que nenni, en matière de conservatisme, il est une autre nation, à l’image pourtant très tech, qui freine des quatre fers sur certaines évolutions : le Japon. C’est le cas par exemple pour le fax, encore largement utilisé au pays du Soleil Levant. À tel point qu’un front de défense du fax s’est mis en place au sein même de certaines administrations.

C’est qui le patron ?

Dernier rempart, taulier, mur… Les qualificatifs ne manquent pas pour désigner les gardiens de but, ces compétiteurs souvent discrets (mais parfois exubérants aussi) qui souvent ne font pas qu’arrêter des frappes et sauver leur équipe. Le gardien est le patron de sa défense, ce qui peut signifier, dans le foot moderne, le patron tout court. Et peut se muer en véritable stratège – notamment au moment du penalty ou des dramatiques tirs au but – dont certains modes de pensée pourraient inspirer les managers.

Le Brésil sous influence

Les influenceurs nous influencent-ils vraiment ? J’espère pour eux en tout cas, et pour toutes les marques qui se jettent dans leur bras en espérant conquérir de nouveaux clients. Cette étude montre notamment que c’est au Brésil et en Chine que les influenceurs sont les plus suivis quand il s’agit de passer à l’acte (d’achat). La Gaule fait de la résistance. Ou alors les personnes interviewées ici sont les plus hypocrites, va savoir.


La bonne adresse

Tu viens de te régaler d’une vidéo trouvée au hasard d’un scroll mou sur Twitter comme seule cette plateforme permet d’en trouver ? Tu veux la garder pour éventuellement la partager en privé ? Il existe des services pour cela, comme SendMeThisVideo. Il suffit de créer un compte, puis, pour sauvegarder une vidéo, de répondre en commentaire sous celle-ci avec la mention @SendMeThisVideo, et tu la recevras automatiquement et immédiatement sur ton compte, et éventuellement sur WhatsApp et Telegram. Dans le même genre il y a aussi @GetVideoBot et @sendvidbot.

Braquage à la française
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