À l’occasion de sa grande conférence annuelle mi-mai, Google a annoncé qu’il faisait cause commune avec Samsung dans le cadre d’un partenariat en vue de renforcer le développement de son système d’exploitation pour montres connectées Wear OS.
De son côté, Samsung abandonne son excellent OS propriétaire Tizen, qui équipait toutes ses montres de la série Galaxy Watch depuis son lancement.
Si la mariée semble belle et les promesses de nouveautés à venir alléchantes, cette association cache difficilement une réalité moins glorieuse. Google, l’une des premières entreprises mondiales dans le domaine des technologies numériques et de l’intelligence logicielle, qui édite entre autres un système d’exploitation utilisé par 9 téléphones sur 10 sur la planète, n’a jamais été capable de créer un OS et un écosystème crédibles pour les montres et bracelets connectés.
Google n’a jamais réussi à faire une montre connectée
Quand on est l’une des entreprises les plus riches du monde et qu’à ce titre on dispose de moyens illimités en matière de R&D, ça fait désordre.
Alors que pendant ce temps, Samsung, Huawei et bien sûr Apple montrent que non seulement ils ont tout compris au concept de montre connectée, mais qu’ils sont capables de réaliser des OS simples, ergonomiques et efficaces, qui tournent à merveille et fournissent des services toujours plus utiles, notamment en matière de monitoring lié à la santé.
Avec un peu de recul, on comprend que Google a fait dès le départ fausse route en proposant des montres qui n’étaient rien d’autre que des smartphones miniaturisés à l’extrême et sans réelle valeur ajoutée. Or, à part quelques geeks, qui a besoin d’un deuxième smartphone au poignet ? À l’opposé, outre le design, ses concurrents se sont focalisés sur la principale caractéristique d’une montre, qu’aucun smartphone ne peut fournir : son contact permanent avec l’épiderme. Ce qui ouvre d’énormes possibilités en termes de captation et de traitement des données de santé, de la surveillance du cœur à celle du taux d’oxygène dans le sang, très à la mode à l’heure du Covid.
Bien sûr, Google y est venu, mais un peu tard, notamment en rachetant Fitbit, et promet un deuxième round beaucoup plus intéressant.
Mais il était moins une pour que Wear OS rejoigne le cimetière de Mountain View.
Télégrammes
Énième retournement de veste chez le très politiquement correct Facebook, qui accepte désormais des points de vue différents sur la supposée origine du Covid. Le communiqué est un peu surréaliste mais il montre au moins que la Pravda 2.0 sait s’adapter.
À exception culturelle, débat d’exception. Prends le temps de lire l’article mais aussi ce thread pour comprendre les enjeux de cette querelle tellement française. Je ne sais pas trop quoi en penser mais je me dis que si des gars brillants et réputés prudents comme Goldman ont signé ça c’est peut-être que tout n’est pas à jeter ?
L’état va s’occuper des ingérences de l’étranger visant à manipuler l’information sur notre territoire via les réseaux sociaux. Un an avant les élections ça serre un peu les fesses apparemment.
Twitter lance son offre payante, dans deux pays pour commencer, avec des fonctionnalités supplémentaires (gratuites et disponibles depuis longtemps sur les autres réseaux sociaux).
Et va en profiter pour parler de la pluie et du beau temps, aussi sur abonnement.
Pendant ce temps, Huawei, viré par Google, lance son OS pour smartphones HarmonyOS. Le chemin va être long, mais un troisième acteur est toujours bon à prendre, même si c’est Huawei.
Après avoir lancé récemment sa version pour Android, Clubhouse va enfin s’ouvrir à tous dès cet été. Reste à savoir si le grand public va vraiment investir ce truc qui reste par essence assez élitiste, un peu comme Twitter le fut à ses débuts et même pendant une bonne décennie.
Pour une fois que les Américains s’intéressent à une invention française, soyons fiers.
Livraison par drone, saison 10, épisode 42. Bâillements.
En 2020, l’humanité a dépensé 643 milliards de dollars sur l’App Store, tu le crois ça ?
Pôle Emploi et TikTok vont coopérer pendant une semaine. C’est ça aussi la transition digitale, et c’est pour la bonne cause.
Et sinon, Amazon va aussi s’occuper de ta posture de façon personnalisée. Les coachs santé en sueur.
Alors que chez WhatsApp on s’occupe de te faire disparaître, et que chez LinkedIn on s’occupe du côté sombre (imagine ils font comme Twitter, ils font payer une nouvelle fonctionnalité présente depuis longtemps chez les autres).
Par ailleurs, dis-toi bien que le hashtag #orage a été en trending topic sur Twitter pendant toute la journée. Cela dit va jeter un œil, il y a des trucs très drôles.
On s’en fout on va pouvoir reprendre le Concorde. Enfin presque.
À la petite semaine
Les nettoyeurs de l’ombre
Lutter efficacement contre le harcèlement en ligne réclamerait des moyens beaucoup plus importants qu’une petite cellule de huit enquêteurs pour toute la France, même s’ils sont aidés par les cinquante salariés de la plateforme Pharos. À l’occasion du procès autour de l’affaire Mila, retour sur les moyens et les méthodes de ces flics de l’ombre qui tentent d’identifier et confondre sans relâche les auteurs de messages haineux ou menaçants.
Votre YouTube, avec ou sans frites ?
Pour vendre 1 million de burgers en 2 mois, rien de tel que YouTube. C’est en tout cas la méthode et le canal adoptés par ce youtubeur. Bon d’accord, le gars n’est pas n’importe qui, puisque MrBeast cumule pas loin de 100 millions d’abonnés sur ses chaînes YouTube à seulement 22 ans. Sa réussite sur le géant de la vidéo en ligne est juste dingue (il gagne plusieurs millions d’abonnés chaque mois), et l’histoire de l’ouverture de sa chaîne de fast food virtuels est tellement révélatrice de l’époque que l’on pourrait en faire une thèse en sociologie des réseaux sociaux par temps de pandémie.
Un petit biscuit pour la route ?
La disparition prochaine des cookies tiers va entraîner le déploiement d’autres méthodes de traçage des internautes, prétendument moins intrusives, fonctionnant par cohortes, le tout géré avec de l’intelligence artificielle. Ne pas se leurrer, la nature ayant horreur du vide, on s’active dans les laboratoires des GAFA et autres pour que ces nouveaux modes de suivi deviennent rapidement aussi efficaces que les bons vieux cookies, même s’ils promettent de mieux protéger notre vie privée. Un point très intéressant à lire et écouter pour tout comprendre du sujet et de ses enjeux.
La webcam du futur
La pandémie a eu au moins cela d’intéressant qu’elle a sublimé l’imagination et la créativité. Quand on ne peut plus voyager, il faut trouver d’autres moyens pour relier les humains et les lieux. Les caméras et les écrans font généralement bien le job, et c’est certainement ce que se sont dit les créateurs de ce “portail” à Vilnius, Lithuanie, qui relie en visio permanente leur ville à celle de Lublin, à 600 kilomètres de là, en Pologne. Cet écran circulaire dont l’intégration dans le paysage urbain semble particulièrement réussie, filme en direct une rue de Lublin, et permet aux passants des deux cités de communiquer visuellement.
Gmail chouchou des pirates
Tout fout le camp. Alors que nous en étions restés à penser que les malfaiteurs du Dark Web en voulaient principalement à notre carte de crédit, on apprend que c’est maintenant notre compte Gmail qui a le plus de valeur. Si une carte de crédit piratée ou contrefaite et en état de marche avec ses codes se négocie de 25 à 40 dollars sous le manteau, un compte Gmail plein de bonnes données personnelles fraîches et juteuses à point vaut jusqu’à 80 dollars. Normal, puisque celui-ci contient probablement de nombreuses indications permettant ensuite de craquer d’autres services.
Big Brother c’était mieux avant
Drones, caméras “intelligentes”, utilisation de données téléphoniques… La pandémie aura été l’occasion pour de nombreux gouvernements – et le nôtre figure en bonne place – de multiplier les outils et technologies de surveillance, parfois pour des motifs ubuesques, comme vérifier à distance et avec des algorithmes que le port du masque était bien respecté dans le métro. Sans parler de ces drones qui hurlaient à l’oreille des passants dans la bonne ville de Nice pour les faire marcher droit, et dont le maire de ladite ville et le préfet du coin semblaient si fiers (alors qu’ils auraient surtout dû avoir honte en fait). La question reste entière : comme toutes les mesures “provisoires” d’urgence prises lors d’une situation exceptionnelle, ne risquent-elles pas de s’éterniser un peu, voire de devenir légèrement définitives ?
Internet, mode d’emploi
Internet ça ne marchera jamais, la preuve, tu reçois cette newsletter par e-mail. Et pourtant, on peut dire que ce drôle de réseau décentralisé reliant quelques ordinateurs entre eux a fait un petit bout de chemin. C’est ce que tente de retracer l’inoxydable Fred Cavazza dans cet article très documenté, en se focalisant sur les principales étapes de l’évolution d’internet, qui montrent qu’elle n’est pas linéaire. Et qu’il y a urgence pour les entreprises et les dirigeants à développer ses propres capacités numériques s’ils ne veulent tout simplement pas être largués très vite.
Pe-rock-et
Ce perroquet a pensé un jour que pour faire l’intéressant, parler ne suffisait plus. Alors il s’est mis à chanter. Et à interpréter à sa façon quelques standards pop-rock, accompagné à la guitare par son propriétaire, souvent étonné, parfois hilare. Bien sûr, le tempo et les lignes mélodiques ne sont pas toujours respectés à la lettre, mais n’est-ce pas justement la marque des plus grands artistes que de savoir prendre des libertés par rapport à l’œuvre, mmmh ?
La bonne adresse
Puisque nous commençons à être à l’étroit pour polluer notre bonne vieille planète, pourquoi ne pas prendre un peu de hauteur et aller salir l’espace ? Même si l’on peut voir ici où là de temps en temps un engin d’origine humaine à l’œil nu, difficile de réaliser à quel point le ciel est déjà constellé de satellites et autres débris qui gravitent dans un grand bazar organisé au-dessus de nos têtes. Ce site propose une animation en 3D temps réel représentant la situation, avec différentes options d’affichage (pays d’origine des satellites, vitesse… ), et le moins que l’on puisse dire c’est que cela n’est pas très rassurant, même s’il faut tenir compte d’un biais de représentation qui donne au moindre élément la taille de la Suisse. Espérons que dans la réalité le ciel soit un peu moins saturé.